Février 2016

Par Brigitte LAHAIE – (ex Marraine de l’APPAS)

L’infantilisation des personnes handicapées

Lorsqu’on parle en toute liberté avec des personnes qui ont pour compagne ou compagnon quelqu’un qui a un handicap, quel qu’il soit d’ailleurs, même si, plus il est lourd plus c’est symptomatique, le « handicapé » est un peu considéré comme une troisième personne, voire même comme un enfant. Cette infantilisation indiquerait que pour la plupart des gens, une personne handicapée n’est pas tout à fait mature. Or, a priori, c’est le corps qui a subi une gêne mais l’esprit reste intègre, je dirais même que bien souvent la tête fonctionne mieux que chez bon nombre de gens. Car subir un handicap est certes une épreuve mais, suivant un adage très connu : ce qui ne nous détruit pas nous rend plus fort ! Pour preuve ce merveilleux témoignage de Damien…*

Prenons l’exemple d’une femme qui vit avec un homme non voyant. Cette dernière s’est confié à moi, je n’invente rien. Lorsqu’ils sont dans un magasin pour faire des courses, le commerçant ne s’adresse jamais à l’homme mais toujours à son épouse. Même si l’achat concerne le compagnon, le vendeur aura tendance à utiliser des phrases tout à fait impersonnelles, style :

« Et le monsieur qu’est-ce qu’il veut ! »

Quand ce ne sera carrément pas possible pour lui d’adresser la parole à cet homme certes non-voyant mais, ni sourd ni muet.

Ce qui prouve bien que pour la majeure partie des gens, une personne avec un handicap est bien handicapée à vie. Cette nuance est essentielle : d’ailleurs la majeure partie des gens disent un ou une handicapé(e). C’est bel et bien du racisme. On ne peut plus dire un noir ou un arabe mais parler d’un handicapé fait partie du langage courant. Pourtant, c’est tout autant interdit mais qui s’en soucie ?

Comment faire pour dépasser ce blocage ?

Sans doute faut-il déjà expliquer ce qu’est un handicap. Après tout, nous sommes tous avec des handicaps plus ou moins visibles. Celui qui a une phobie, cet autre qui est bipolaire ou encore ce grand timide incapable de parler sans bégayer. Sans parler de la vieillesse qui devient au fil du temps un handicap.

Seulement voilà, ces différents handicaps à première vue ne se voient pas. Alors peut-être que si la société intégrait vraiment les personnes handicapées, peu à peu les mentalités évolueraient.

Ce qui demande sans doute encore beaucoup d’efforts politiques et financiers. Mais aussi un effort dans les médias et dans l’art.

*Extrait de l’émission « Regard sur le handicap » en compagnie de Jean Luc LETELLIER, diffusée le 1er février 2015 aux alentours de 14h sur RMC.

1 réflexion sur “Février 2016”

  1. Je desesperais dans les abîmes des ténèbres dû a l involution de notre matrice amère et jusqu a être guidé vers l appas et en lisant vos précieux avis d évolutions et de solidarité,je retrouve une lueur de vie,merci.

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