Décembre 2016

C’est bientôt Noël ! Et une nouvelle année va suivre.

Sera-t-elle aussi teneuse d’espoirs que celle qui vient de s’écouler ? Réponse dans 1 an.

La période actuelle n’est pas celle de l’année qui me passionne le plus. Je suis par exemple bien plus intéressé par la période proposant différentes compétitions sportives se déroulant aux 4 coins du globe et c’est sur l’accessibilité aux stades que je souhaite consacrer cet édito.

Depuis mon plus jeune âge, j’ai eu la chance de pouvoir assister dans les stades à de grandes compétitions sportives. Depuis la petite dizaine d’années où je milite dans le milieu du handicap, j’observe et me pose toujours la question si une personne en fauteuil peut voir le même match que moi dans de bonnes conditions. Vous vous doutez bien de la réponse.

Je ne parlerai même pas des anciens stades où différents trottoirs, escaliers et autres marches rendent l’accès aux Personnes Handicapées impossible. Et quand bien même elles y arriveraient, elles seraient parquées quelque part tout en bas dans la fosse avec une vue quasi nulle sur le terrain.

Ce qui est plus inquiétant, c’est l’attention réservée à ces Personnes dans les nouvelles enceintes. La loi Handicap du 11 février 2005 sur l’accessibilité n’a pas dû être lue de la même façon par les architectes. Certes il y a des rampes et des ascenseurs dans les stades mais ça s’arrête là. On ne s’est pas posé la question de savoir dans quelles conditions les Personnes Handicapées arrivaient aux stades ni dans quelles conditions elles pouvaient voir les matchs.

Je ne vais pas faire ici de la mauvaise publicité pour ces mauvais élèves, la liste serait trop longue, mais plutôt parler de ceux qui ont vraiment joué le jeu et qui considèrent les Personnes Handicapées comme des spectateurs à part entière. J’en ai retenu 3.

Tout d’abord Eindhoven. La Hollande est réputée pour avoir franchi le virage sociétal bien avant nous et d’intégrer les Personnes Handicapées dans la vie courante au même titre que les personnes valides. Dans le stade du PSV Eindhoven, les personnes en fauteuil se trouvent juste à côté du banc des joueurs remplaçants et des entraineurs, quasiment sur la pelouse. Et elles sont toutes accompagnées par un bénévole du stade qui les emmènent et les guident vers la sortie. Le seul risque qu’elles prennent est celui de se prendre un ballon dans la figure mais les bénévoles veillent au grain car c’est de leur responsabilité.

Ensuite Stuttgart. Certains VIP échangeraient bien leur place contre celle des Personnes Handicapées. Un espace surélevé et centré a été aménagé lors de la rénovation du stade il y a 4 ans. Et à la fin du match, c’est le 1er endroit où se dirigent les joueurs pour donner leurs maillots avant même d’aller voir le bloc des supporters.

Mais la palme incontestable revient au stade Matmut Atlantique de Bordeaux qui a été construit pour l’Euro 2016. Au 1er niveau une plate-forme géante faisant l’intégralité du tour de la pelouse a été aménagée. Les personnes en fauteuil peuvent se déplacer où bon leur semble pour voir les rencontres, peuvent se restaurer à souhait et accéder aux toilettes aménagées. Peut-être que l’actuel maire de Bordeaux y a été pour quelque chose dans cette réalisation ? Il aurait été intéressant de voir quelle aurait été sa vision du handicap (qui a totalement été occultée pendant la campagne) si les urnes en avaient décidé autrement.

Si j’ai l’occasion de passer au stade de Sablé-sur-Sarthe d’ici le mois de mai, je me ferai une opinion de ce que sera la politique du handicap de notre peut-être futur Président.

Joyeuses fêtes !